Jérôme, 16 ans, demande:
” Mes parents et l’école me harcèlent par rapport au choix de mes futures études. Comment, à 16 ans, puis-je déjà savoir quel métier choisir, quelle carrière me convient bref, ce que je vais faire de ma vie?”
Une question difficile
Nous arrivons au printemps, période propice à ce genre de questionnements. A l’angoisse des examens, vient maintenant s’ajouter celle de l’orientation. Reconnaissons que, posée comme cela, la question “Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire de ta vie” peut donner le vertige. je rejoins complètement Jérôme sur ce point, comment pourrait-il y répondre à son âge alors que, jusque là, ses principales préoccupations tournaient surtout autour des sorties, des amis, des soirées et, parfois, des contrôles de la semaine?
Une pression énorme
la pression vient de toute part: A l’école, les professeurs et autres conseillers d’orientation commencent légitimement à inciter les élèves à se poser la question de leurs futures études. Malheureusement, leur discours, rythmé par le calendrier des dates imposées, reste très général. N’ayant pas le temps matériel d’aider chaque enfant à trouver sa voie unique, ils donnent d’excellentes indications sur les filières possibles et sur les démarches à effectuer.
Les parents, quant à eux, ne sont pas en reste. Inquiets pour l’avenir de leurs progénitures, ils tentent aussi de les aider en discutant sur le choix des études, les écoles et universités, les filières tout en partageant leurs propres expériences, au risque de les influencer consciemment ou non.
Face à ce déluge de questions, l’adolescent peut se sentir un peu perdu voire angoissé à l’approche de la date butoir.
Comment le coaching d’orientation scolaire peut l’aider?
La première séance de coaching d’orientation scolaire.
C’est dans cet état d’angoisse que Jérôme est arrivé à sa première séance de coaching. La première étape consistait donc à calmer cet état pour lui permettre de réfléchir plus sereinement. La première séance de coaching est primordiale et vise à créer la relation de confiance, un espace de parole libre et bienveillant. Durant cette première séance, le coach apprend à connaître son client et commence déjà à l’aider à comprendre son fonctionnement, ses motivations et ses aspirations profondes. Elle permet également de recadrer la question de l’orientation scolaire dans le temps et en terme d’importance.
Le trajet de coaching
Recadrer la question de l’orientation scolaire
Un premier recadrage peut s’opérer sur la portée de la question de l’orientation scolaire. La question qui posait tant d’inquiétude à Jérôme était ” quel métier dois-je choisir, que vais-je faire de ma vie?”. Or, si même de nombreux adultes ne parviennent pas à répondre à ces questions, comment, en effet, y répondre quand on a 16 ou 17 ans?
La vraie question n’est pourtant pas “que vas-tu faire de ta vie” mais bien “quelles études souhaites-tu entreprendre dans quelques mois?”. Il ne s’agit donc pas de l’aider à prendre maintenant une décision qui scellera son destin pour les 40 prochaines années (ce qui peut être source d’angoisse) mais bien à poser à temps, un choix d’études pour les quelques années qui arrivent.
La fin du mythe de la “carrière”
La société dans laquelle nous vivons change constamment. Et force est de constater que les personnes qui “font carrière” dans la même société ou la même filière sont rares. La mobilité fait désormais partie intégrante de la réalité du monde du travail.
Il est d’ailleurs souvent répété aux élèves que le métier qu’ils exerceront n’est probablement pas encore inventé…
Le coaching d’orientation scolaire pour trouver sa voie?
Au vu des lignes précédentes, il ne s’agira donc pas pour le coach d’aider l’adolescent à trouver SA voie unique et définitive. Au contraire, le trajet de coaching d’orientation scolaire vise à l’aider à trouver “ses voix”, ses motivations, ses valeurs, ses aspirations… et ceci, non pas en terme de métiers ou même de filières mais d’une façon beaucoup plus fine, beaucoup plus granulaire: Dans la séance suivante, Jérôme a dressé deux listes de métiers, filières et carrières qui l’attirent d’une part, et dont il ne veut absolument pas d’autre part.
“La politique, le théâtre, le commerce m’intéresseraient peut-être. Ce que je ne veux pas, c’est passer ma journée derrière un bureau”
L’objectif de ces listes n’était pas de créer un catalogue de pistes à explorer. Il s’agissait surtout de voir avec lui la représentation qu’il se fait de chaque choix et, pour chacun, en extraire l’aspect particulier qui est important pour lui. Et nous avons ainsi dégagé que la politique l’attirait pour le côté débats d’idées, le théâtre pour les émotions ressenties et le commerce pour le côté relationnel des échanges qu’il permet. En revanche, c’est bien la monotonie, la prévisibilité et le manque de sens qui le rebutent quand il parle de “passer sa journée derrière un bureau”
Les ingrédients d’un choix qui fait sens
Grâce à ces séances de coaching, Jérôme est maintenant plus apaisé. Il a encore un an pour discuter sereinement avec son entourage, ses parents, ses amis, ses professeurs et conseiller en orientation scolaire pour trouver des pistes d’études qui, peut-être, constitueraient un premier pas vers une vie pleine de relations interpersonnelles, d’échanges d’idées, d’émotions et de sens.
Débarrassé de ces angoisses, Jérôme vient de m’annoncer que, pour la rentrée 2023-2024, son choix se porte sur les études de “relation internationales et commercial international” tout en s’inscrivant à la troupe de théâtre de l’école. Jérôme est surtout conscient que ce choix peut encore varier d’ici-là, et il s’en amuse déjà.