La carte n’est pas le territoire

Présupposé de la PNL issu de la sémantique générale d’Alfred Korzybski, «  la carte n’est pas le territoire » signifie que ce qu’une personne croit être la réalité n’est que sa représentation personnelle du monde, et non pas la vérité. Notre carte du monde est influencée notamment par:

Les filtres

Les filtres neuro-physiologiques

Certains filtres sont propres à chaque espèce. Nos 5 sens, qui nous permettent d’accéder à la réalité sont limités par les organes dont ils sont issus. Par exemple, notre vision est limitée à ce que peut percevoir l’œil humain. Mais le spectre de la lumière perceptible par l’œil humain n’est qu’une partie de ce qui existe. Or ce n’est pas parce que nous ne les voyons pas que les infrarouges ou les ultraviolets ne sont pas autant présents que le jaune ou le bleu. Dans notre carte du monde, ces couleurs ne sont pas représentées. Sauf quand vous actionnez la télécommande d’un vieux poste de télévision ou quand vous vous tartinez de crème solaire. D’autres exemples : les ultrasons que les chiens entendent parfaitement, les mouches qui voient 200 images par secondes quand nous n’en voyons que 24, un aigle qui perçoit un objet de 16 cm d’une hauteur de 1500m…

D’autres filtres neuro-physiologiques sont propres à chaque individu. En rentrant d’une soirée, une personne dont le canal de prédilection est plus visuelle ne retiendra pas les mêmes choses qu’une personne plus auditive. La première parlera de la décoration de l’endroit que la seconde serait bien incapable de décrire. Elle qui voulait justement quitter cette soirée à cause du bruit que la première n’avait pas ou peu remarqué.

Les filtres socio-culturels

Est souvent citée en exemple la langue des inuits qui comprend des dizaines de mots pour décrire la neige et la glace. C’est beaucoup plus que moi, par exemple, qui dans ma Belgique natale me contente de quelques mots simples. Neige, glace, verglas et bouillasse suffisent amplement pour décrire ma réalité… J’imagine qu’en me mettant au ski, je pourrais assimiler quelques subtilités supplémentaires. Découvrir un nouveau domaine, un nouveau métier, commence bien souvent par la découverte du jargon. Plus nous avons un vocabulaire précis, plus notre réalité s’affine.

Les filtres individuels

« L’histoire de vie de chaque personne est unique. Le milieu social, l’éducation reçue, les influences exercées par les parents, les professeurs et mentors, les expériences vécues, ont un impact important sur la façon d’interpréter la réalité ». (M.SARAZIN)

Nos cinq sens inondent sans cesse notre cerveau de millions d’informations. Pour rendre ces informations intelligibles, il manipule les informations reçues par trois catégories de mécanismes : les omissions, les généralisations et les distorsions.

c’est en fonction par exemple de vos motivations ou centres d’intérêt que le cerveau décide si une information doit être retenue ou écartée.

Vous en avez probablement fait l’expérience. Vous apprenez que vous êtes enceinte et la rue semble soudainement inondées par les poussettes que vous n’aviez peut-être jamais vues avant. De la même manière, il suffit de penser acheter une voiture en particulier pour ne voir que ce modèle sur les routes.

Un autre bon exemple d’omission que connaissent bien les porteurs de lunettes. Au bout d’un certain temps, on ne les voit plus alors qu’elle prenaient toute l’image la première fois. Une fois habitué, le cerveau décide que l’information est inutile et « l’efface » de votre perception. Pareil pour votre nez, que vous ne voyez jamais alors qu’il se trouve en plein centre de votre champs de vision. Mais si vous deviez avoir un bouton sur le nez, l’information étant inhabituelle, votre attention sera attirée dessus relativement souvent.

Petit clin d’œil pour les personnes à haut-potentiel : en psychologie, ce mécanisme s’appelle l’inhibition latente. Or chez certains HP, cette inhibition fait défaut. Leur carte du monde est donc déjà sensiblement différente, avec tout ce que cela peut impliquer en terme d’attention, notamment.

les croyances

Imaginez deux personnes sortir d’un même immeuble. Férues de divination, elles sortent d’une consultation de voyance. Mais alors que la première s’est vue prédire une fabuleuse rencontre, la seconde a été avertie qu’un accident allait lui arriver. Pensez-vous que, une fois sortie de l’immeuble, elles perçoivent les mêmes choses autour d’elles?

Les exemples qui précèdent ne sont pas les seuls facteurs qui influencent notre carte du monde. Mais on comprendra déjà qu’il existe autant de représentations de la réalité qu’il existe d’êtres humains. aucune n’est plus vraie ou réelle qu’une autre. Plus que par la réalité, les choix d’un individu sont limités par ses modèles du monde et les réponses possibles qu’il en connaît.

La carte n’est pas le territoire : Ce qu’il faut en retenir

Ne faites pas de suppositions sur la carte du monde de l’autre du style : «  si il fait ceci, c’est qu’il pense cela ». C’est ce que la PNL appelle la lecture de pensée, une forme de distorsion dont il était question plus. Si vous voulez connaître les réelles motivations d’une personne quant à son comportement, posez-lui la question.

Il y a autant de cartes du monde que d’êtres humains.

Il n’y a pas de meilleures cartes que d’autres.

Entrer dans la carte du monde permet de comprendre que
ce n’est pas parce que vous avez raison, que l’autre a tort.

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